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MAMIE DE LA REUNION
12 août 2007

D’un Seychellois il m’arrivait de rapporter 50 ou

D’un Seychellois il m’arrivait de rapporter 50 ou 60 livres de poissons après deux ou trois Heures de pêche. C’était donc pour nous une précieuse ressource. Malheureusement Chanu occupé à sauver sa machine avait besoin de ses 2 embarcations et ne pouvait pas m’en prêter une Chaque jour. Il fallait pourtant ajouter quelques produits de notre industrie à notre maigre Ordinaire. Les brèdes abondaient il est vrai. J’avais trouvé outre les trois espèces de brèdes que J’ai indiquées, la brède mortem ; mais la brède ne nourrit guère. Les coquillages constituaient Un aliment plus sérieux. Nous en faisions usage fréquemment. Les makouas, les coulonniers et Autres oiseaux aquatiques nous furent toutefois beaucoup plus utiles. Le soir armé de longues Gaules, je partais pour la chasse, suivi des hommes de bonne volonté et, à coup de gaule, nous Abattions ces oiseaux qui avaient l’habitude de venir se percher dans le Sud de l’île, sur Quelques arbrisseaux dénudés qui se trouvaient en cette partie. Quelques fois même il nous Arrivait d’abattre des frégates. La faim aidant nous trouvions tous ces oiseaux excellents. Certains avaient bien un peu le goût du poisson dont la plupart se nourrissent exclusivement, Mais nous avions fini par nous habituer. La frégate était le gibier de choix, malheureusement Elle ne se trouvait pas un aussi grand nombre que les autres oiseaux et elle était aussi beaucoup Plus difficile à atteindre par suite de sa plus grande vigilance. Le pain nous faisait complètement défaut. Nous mangions du riz dont nous avions Environ pour 45 jours de ration entière. Nous avions aussi quelques haricots, des Woëmes, des Embrevades, des pommes de terre. En fait de viande, notre principale ressource était le bœuf Salé et quelques kilos de lard salé. Nous avions aussi quelques conserves ; chaque matin nous Prenions notamment notre thé. En prévision d’un long séjour dans l’île, j’avais voulu qu’on se Mit tout d’abord à la dernière ration, mais je fus accusé de pessimisme, et il fut résolu que l’on ne se rationnerait qu’a partir du 22 janvier, époque vers laquelle, d’après les calculs les plus probables, les navires envoyés à notre recherche devraient nous rencontrer. Je restais donc seul de mon avis et quoique les évènements m’aient donné tort, je n’en persiste pas moins à penser que la mesure que je proposais était commandée par la prudence. Nous étions abondamment pourvus de vin ; nous avions en outre quelques bouteilles de bon cognac, de vermouth et d’absinthe. Le sauvetage du navire avançait. Chanu s’occupait à sauver sa machine. Il avait pu Faire tirer de la cale mes pauvres livres. Déjà, quelques jours avant, j’avais sauvé tous les Ouvrages les plus utiles. Je m’occupais de les faire sécher et tu dois te rappeler que ce n’est pas Une petite besogne. Mais je n’étais pas mécontent de ce surcroît de besogne. Plus l’on travaille Moins l’on pense en générale et je ne voulais pas penser. Quand je me couchais, harassé de

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