Fatigue, j’étais toujours sûr de dormir, tandis

Fatigue, j’étais toujours sûr de dormir, tandis que , quand je n’avais pu me livrer à mes Exercices habituels, j’avais des insomnies fatiguantes pendant lesquelles les tristes pensées Arrivaient en foule. J’étais donc toujours en quête de nouveaux travaux. C’est ainsi que je Résolus de faire un jardin ; avec l’aide du Capitaine Portugais, je défrichai environ 100 Mètres carrés de terrain et après avoir bien remué le sol, j’y semai les graines que j’avais Rapportées, radis, haricots, tomates, pistaches, ambrevades, woëmes. L’on riait de moi, mais Je laissais faire et continuais ma besogne. Nous savions que vers le 9 janvier le « Freslon » passerait près de nous en se rendant Aux Seychelles. Nous espérions qu’il aurait l’idée de visiter notre ilôt. Plusieurs fois, j’avais prié Chanu d’aller faire mettre un pavillon sur l’ilot le « Bijoutier », Point le plus élevé du récif, M’appuyant sur ce fait que dans une traversée que j’avais faite avec lui précédement nous Avions reconnu un matin l’îlot le Bijoutier, mais il se refusa à le faire en prétextant le défaut De temps. C’est à cette circonstance que nous avons dû de ne pas être plus tôt délivré comme Nous l’apprîmes plus tard. Le neuf janvier se passa donc sans que nous vîmes arriver nos Amis. Ce fut pour tous un grand chagrin, mais nous nous consolions en pensant que le 18 ou Le 19 le « Freslon » en retournant à Mayotte ferait quelques recherches. En allant à Mahé, le « Freslon » était encore incertain de notre sort, l’on pouvait supposer que le « Dot » n’avait pas Quitté les Seychelles, et cela n’était pas étonnant qu’il n’eut fait aucune investigation et qu’il se Fut rendu directement à sa destination. Dans la nuit du 9 au 10, nous perdîmes notre grand canot. Notre maître d’équipage N’ayant pas eu la précaution de l’amarrer à son retour du « Dot » à la marée montante, le Canot avait flotté et avait été entrainé par le courant en dehors du récif où sans doute il avait Eté se briser. Toute la nuit nous le cherchâmes ainsi qu’une partie du lendemain. La perte de ce Canot fut pour nous tous un grand chagrin. Il pouvait en effet aider à notre salut, car Chanu Voulait avec cette embarcation gagner Marie Louise, puis l’ile des Rochers, et enfin les Seychelles si le 20 janvier nous n’avion pas été secourus. Toutefois nous ne nous laissâmes pas Abattre et un canot fut immédiatement mis en chantier. Il fut baptisé du nom d’ « anna » Quand on vint nous délivrer la quille et sept couples étaient déjà terminés. Ce canot aurait eu 26 pieds de long et devait être en partie ponté. C’est ainsi que les jours s’écoulaient, et à mesure que la date du 18 approchait nous Devenions de plus en plus anxieux. Le « Freslon », nous le savions, devait partir de Mahé Aussitôt après l’arrivée du courrier de la Réunion attendu le 15 ; le 18 au matin, au plus